Resource description
Author: Jacky Meslin, Vincent Bernard, Philippe Guillonnet, Michel Philippe
Source: www.koruc.org
Year of publication : 2021
Event concerned : Démarches participatives pour la recherche et la valorisation du patrimoine archéologique
Le site internet Koruc fait le point sur la question des navigations préhistoriques, des embarcations employées et permet d’accéder à de multiples niveaux d’informations scientifiques et techniques, ainsi qu’aux activités réalisées dans différents cadre depuis 2020. Voici quelques points importants :
Après la conquête des continents démarrée à pied, depuis l’Afrique, par Homo ergaster il y a environ 1,8 millions d’années, Homo sapiens, va se lancer dans la conquête de nouveaux espaces. Le défi est de taille puisque cette nouvelle conquête de territoires passe par le franchissement de bras de mers pour coloniser les îles au Mésolithique.
En Europe, les premières navigations attestées remontent au Mésolithique et se développent au Néolithique. Les circulations de matière première, de biens de prestige sur de longues distances, les transports maritimes exceptionnels d’animaux et parfois de mégalithes, témoignent des extraordinaires qualités de navigateurs de nos ancêtres.
Mais un problème de taille demeure : ces embarcations ne nous sont pas parvenues en dehors de quelques pirogues monoxyles retrouvées sur les cours d’eaux intérieurs. Sont-elles véritablement adaptées à la navigation en pleine mer ?
Que ce soit en mer ou dans les eaux intérieures, les seules épaves connues en relation avec ces premières navigations sont une cinquantaine de pirogues réparties sur toute l’Europe occidentale. Aucun vestige d’une autre embarcation n’a encore été découvert, bien qu’il soit certain qu’il en existait. On peut tout à fait imaginer des bateaux constitués de peaux posées sur une charpente légère en bois, des bateaux à coque revêtue d’écorce, des radeaux de troncs ou de fagots pour des déplacements plus limités, voire des bateaux de planches fendues assemblées (pour les périodes les plus récentes). Toutes ces embarcations sont constituées de matériaux organiques périssables, ce explique probablement pourquoi elles ne sont pas retrouvées aujourd’hui, plusieurs millénaires après leur utilisation. Sans oublier que la récupération et la réutilisation de matériaux devait être fréquente dans les sociétés préhistoriques.
Les archéologues se retrouvent donc confrontés à un mur : l’absence de vestiges. A quoi pouvaient ressembler ces navigations ? Avec quelles embarcations ? Avec quels outils pour les fabriquer ? Comment naviguer ?
L’association Koruc, en partenariat avec un collectif de chercheurs et différents programmes de recherche (Maison des Sciences Humaines de Bretagne, ANR Geopras, ERC Maritime Encounters) se lance dans un vaste programme d’archéologie expérimentale sur cinq années consacré aux navigations préhistoriques.